Cela fait plus de sept ans que je réside en Turquie. La Turquie est le pays de mon coeur, celui où j'ai trouvé l'amour, où j'ai pu réaliser de nombreuses expériences personnelles et professionnelles.
Je me trouvais avec les participantes de mon cours collectif de pilates, chez l'une d'entre-elles, pour une pause thé bien méritée, après l'effort.
C'est alors que je reçois un appel d'une femme:
- Madame Gaëlle Loisel ?
- Oui, c'est bien moi.
- Je vous appelle pour vous informer que votre demande de nationalité turque a été validée.
- Merci, merci beaucoup !
C'est avec une grande joie et émotion que je me suis mise à sauter et pleurer.
En effet, je me sens bien dans ce pays, il a généré en moi une seconde naissance. C'est le pays de mon mari, un pays où règne l'altruisme et la communication, le plaisir de vivre à la méditerranéenne.
Je vais pouvoir enfin avoir les mêmes droits que mes semblables, citoyens turcs: voter, travailler... sans plus jamais devoir prolonger la durée de ma carte de séjour.
Je m'appelle désormais officiellement Sultan Sever en Turquie. Cependant, je conserve mon identité française. J'ai donc la chance de disposer de la double nationalité. Je suis toujours Gaëlle Loisel.
Mon mari peut également obtenir la nationalité française, après quatre ans de mariage (ce qui est notre cas). Il doit justifier d'un niveau intermédiaire en français à l'oral (niveau B1). Cela va être à moi de jouer, en lui donnant des cours intensifs.
De mon côté, ma demande à été favorablement acceptée, après plus d'une année d'attente.
Cette démarche a été faite suite à notre mariage. Quelques années auparavant, j'ai tenté de faire ma demande, après cinq années de résidence en Turquie.
Malheureusement, la limite hors du territoire étant fixée à 182 jours, ma période en dehors de la Turquie étant supérieure à ce quota, d'environ une dizaine de jours, j'ai dû faire preuve de patience.
La saison estivale a déjà commencé, aucun hôtel n'a de besoins en personnel. Pour mon activité de Professeure de Français Langue Étrangère, il est également trop tard pour cette année aussi, les postes se décidant au Printemps.
Je peux exercer différents emplois. Je parle trois langues couramment (Français, Anglais et Turc). J'ai une expérience dans le secteur des ressources humaines, le secteur associatif et au sein de celui des médias. Je dispose de qualités et compétences susceptibles d'intéresser, je suis sociable, dynamique et peux m'adapter très vite (rappelez-vous, je suis multipotentialiste!).
J'aime les relations publiques, le secteur de la communication et celui des médias, travailler sur des projets...
Mon homme continue son activité de capitaine. J'ai décidé de ne pas renouveller l'expérience, supportant difficilement l'isolement, les conditions climatiques et le tempo à bord. Ma thyroïde refait des siennes et mon dos souffre...Ce sera donc repos pour moi cet été !
J'ai toujours envie d'écrire, mais après le décès de mes grands-mères et le retour après deux mois passés en France, le besoin de solitude et de léthargie se fait sentir.
J'essaie de mettre mon cerveau sur "off", de lâcher-prise, de profiter de mon cocon, avant, je l'espère, mieux rebondir.
Je fais du sport, je nage, je marche, profite des petits plaisirs de la vie et fais de nouvelles rencontres.
Comme un scorpion en mue, je vais vêtir petit à petit, cette identité nouvelle.
Dorénavant, quand on me demande "d'où venez-vous?", je réponds que je suis turque. Bien sûr, la curiosité des turcs n'est pas satisfaite à cet instant. Ils me disent alors "oui, mais avant?".
Je leur donne la réponse tant attendue "je suis française"... Je ne serais donc jamais totalement turque à leurs yeux, et ne pourrais passer inaperçue, comme je le souhaiterai.
Je suis comme les épouses des Sultans de l'Empire Ottoman, une étrangère qui se sent comme une princesse ici...dont le prénom est Sultan.