L'année dernière, lors de mon séjour en France, pour les fêtes de fin d'année, j'ai rendu visite à ma grand-mère paternelle en Normandie. J'ai également pu passer beaucoup de temps avec ma grand-mère maternelle, qui vivait tout près de chez mes parents, dans le Val de Marne. Lorsque j'ai vu mamie Monique (ma grand-mère paternelle), elle avait plus de mal à marcher, que d'habitude. Depuis des années, elle souffrait de la maladie d'Alzheimer, et vivait dans une maison de retraite. Son état se dégradait, elle avait souffert de problèmes cardiaques, quelques mois auparavant. Quand j'étais avec Mamie Coco (ma grand-mère maternelle), je sentais bien qu'elle était de plus en plus diminuée, lassée, fatiguée. On a d'ailleurs insisté pour fêter le nouvel an avec elle, car cette année, elle n'avait pas eu envie de le passer, chez sa soeur cadette, comme elle le faisait pourtant depuis des années. Quand j'ai quitté mes deux grand-mères pour repartir en Turquie, une triste pensée m'a traversé l'esprit. Je me suis dit "cette année, je perds mes deux mamies". C'est avec beaucoup de tristesse et le coeur serré, les intestins et l'estomac noués, que je réalise et accepte malgré la difficulté, le décès de mamie Monique au mois de Janvier et de mamie Coco au mois de mars...
Je me raisonne, en me disant que c'est mieux pour elles...en effet, mamie Monique était seule, isolée, son esprit était fatigué à cause de la maladie dégénérescente. Mamie Coco, quant à elle, était malheureusement tombée chez elle et s'était alors cassé le fémur, tout près de sa prothèse de hanche. Mamie Monique serait partie dans son sommeil, à la suite d'une crise cardiaque. Je ne me suis pas rendue en France pour l'enterrement de mamie Monique. Cependant, dès que j'ai été prévenue de l'état de santé critique de Mamie Coco, Haslet et moi avons sauté dans un avion le lendemain. Nous sommes arrivés le samedi 25 mars, à Paris. Mamie Coco était alitée et soignée à l'hôpital depuis le mardi 21 mars. A cause d'une infection pulmonaire, et de son manque de force, le projet de l'opérer avait été retardé par les médecins. Nous étions réunis autour d'elle, elle était bien le dimanche. Elle nous a demandé du café. Elle m'a demandé d'une voix faible "tu crois que je vais aller mieux?" ce à quoi j'ai répondu, en y croyant de moins en moins "bien sûr ma petite mamie. Après ton opération, on ira au restaurant, tu suivras tes programmes favoris à la télévision...".Le lundi, elle était très encombrée au niveau des poumons, cependant, le docteur était venu et envisageait une éventuelle opération le lendemain. Elle était sous oxygène et médicaments, elle a aussi bénéficié de massage de la poitrine. Malheureusement, Mamie Coco est partie dans la nuit...soit le mardi 28 mars 2017, à 05h30. Nous pensions aller l'embrasser avant l'opération, mais elle nous avait déjà quitté. Ce fût la première fois que je vis un corps...sans vie. Elle avait préparé un contrat d'obsèques et avait pensé aux moindres détails. Tout était déjà presque choisi, pour son enterrement. Les démarches à effectuer s'en sont trouvées simplifiées. Elle fut enterrée le vendredi 31 mars. J'affectionnais tout particulièrement ma grand-mère, car j'ai beaucoup de souvenirs des moments passés avec elle. Elle m'appelait "mon petit Jésus", je lui répondais par "ma petite mamie chérie". Petite, elle achetait pour moi au marché des fraises et des framboises, de la sole meunière et des grenadins. C'était la reine du gratin de choux fleurs. Elle était ma confidente, la personne chez qui je me rendais, quand cela n'allait pas à la maison, à l'adolescence. Je passais mes week-end chez elle, nous commandions des pizzas, allions faire du shopping, c'est avec elle que j'ai pris l'avion pour la première fois, voyagé au Îles Canaries, en Espagne, au Maroc, au Kenya...Il y a quelques jours, je me sentais nostalgique, en observant des jeunes filles avec leur grand-mère qui faisaient du shopping ensemble. Elle me manque, mais je sais qu'elle veille sur nous. Je pense à elle, souvent. je n'oublierais jamais sa joie quand je l'appelais, ou que je me rendais chez elle. J'ai moins de souvenirs avec ma grand-mère paternelle, car avec le temps, elle n'était pas toujours lucide. De plus, elle ne résidait pas en Ile-de-France. Mais quand j'étais enfant, j'ai passé des vacances dans sa maison en Normandie, lorsque mon grand-père était encore en vie. Elle prêtait beaucoup d'attentions aux produits naturels et sa maison était d'une propreté irréprochable. J'ai voulu par le biais de ce billet, rendre hommage à mes deux mamies. Profitons de ceux que nous aimons, tant qu'ils sont vivants...